Santig du

SANTIG DU (1279-1349)… LE PETIT SAINT NOIR DE QUIMPER.

On l’appelle SANTIG DU, mais aussi  Jean Discalceat,  Yannig, Sant Yann Diarc’hen, Yann Divoutoù, Jean va nu pieds et c’est un saint très populaire à Quimper (1279-1349 ). Et si beaucoup pensent qu’il s’agit d’un saint qui n’a jamais existé, sa vie est connue grâce au récit hagiographique d’un Frère mineur, mais, il n’y a aucune autre trace historique ou biographique de son existence.

Il naît au cœur du Léon, à Saint-Vougay vers 1280). Il s’appelait Jean et venait d’une modeste famille de paysans.

Sa famille très pauvre, élève le Petit-Jean ou Yannick dans une grand humilité. Devenu très tôt orphelin, Yannig est pris à son service par un cousin maçon. Il  devient tailleur de pierre, et aime particulièrement tailler les images de la Passion, et sculpter les calvaires. C’est ce qui développe chez lui une spiritualité particulière de la Passion et l’Amour du Christ crucifié. Malgré l’opposition de sa famille il veut devenir  prêtre, tenaillé par le désir de servir l’Église et son prochain. Il part alors suivre des études à Rennes, ville où il est ordonné prêtre.  Curé de Saint-Grégoire de Rennes, il est nommé recteur par Yves qui avait remarqué ses vertus et son humilité. Il mène d’emblée une vie d’ascète, inspirée du christianisme celtique  et pratique le jeûne plusieurs fois par semaine. C’est aussi la vie monastique qui l’attire et il fait alors , comme les moines celtiques. 

Il demanda alors à devenir franciscain et rentre à, 33 ans, aux  Cordeliers de Rennes. On le rencontre alors, vêtu d’un habit de toile grise, manteau et capuchon, qu’il partage souvent avec les pauvres et qu’il répare tant bien u mal avec des de vieux sacs dépareillés, toujours à pied, pieds nus le plus souvent, « déchaussé» ou pénitent. On le connait sous le nom du Frère Mineur aux pieds nus, discalceat signifie déchaussé.

Sa vie est d’abord faite de prière, il prie sans cesse, seul ou en communauté, alternant oraison silencieuse et récitation ou chant des  psaumes, offices, litanies, cantiques… au point que très vite ceux qui l’entourent parlent de la « puissance de son intercession ». Jamais oisif, il conjugue la prière et le travail.

Il exige beaucoup de lui, de l’ascèse et de la souffrance. Il lutte contre « l’esprit du mal », en portant des cilices faites d’étoupes, de crin de cheval et de peau de porc.  La vermine ou les  bestioles y prolifèrent. Il ne pas se lave pas comme les anciens ermites Il pratique huit carêmes par an au pain, parfois trempé dans une soupe allongée d’eau au fur et à mesure des jours. Il ne prend un repas normal qu’une  quarantaine de jours par an… et encore si l’on peut appeler cela un repas : il se nourrit en un seul repas par jour, de bouillie fermentée ou moisie, d’orge, d’avoine ou de fèves et ne boit qu’un liquide amer en souvenir du fiel et du vinaigre bus par le Sauveur.

Prédicateur, confesseur, quêteur, il a le don des larmes et, s’il ne fut pas stigmatisé, lorsqu’un clou entra dans son pied il refusa de l’ôter et vécut avec, jusqu’à sa mort ! Sans répulsion, à l’image de Saint-François, il soigne les lépreux et les pestiférés. Lui-même sera d’ailleurs touché par la peste. Il lutte aussi sans relâche contre une pauvreté aggravée par  la Guerre de Succession de Bretagne.

Il meurt d’épuisement en soignant les malades et son enterrement rassembla à Quimper, un cortège suivi par des personnes de toutes conditions. 

Après sa mort, il est canonisé Vox populi, vox Dei,  comme il était de coutume à l’époque. Il y a quelques miracles autour de lui, trois sans doute de son vivant, peut-être enregistrés par un notaire, mais ils ne nous sont pas parvenus. D’autres après sa  mort, peut-être ! Ses reliques  sont à Quimper, dans la cathédrale, après avoir été à Ergué-Gabéric. L’on y trouve aussi les restes de sa statue, sauvée pendant la révolution du feu par une pieuse quimpéroise. Très populaire en Bretagne, « Santig Du » est le patron des pauvres. Et, dans la cathédrale Saint-Corentin, près de sa relique, une tablette reçoit du pain déposé par des Quimpérois anonymes et récupéré par des personnes dans le besoin. On l’invoque aussi pour guérir toute sorte de maux et retrouver les objets perdus.

Prière de Santig Du

La nuit au pied de son lit froid
Le petit saint noir se prosterne
L’hiver émiette un pain de son
Sur la table mal équarrie
Et Jean s’étonne que ses mains
Ravaudent la peine des hommes
S’offrent au pain quotidien
Que les pauvres vont mendier
Dans la rue où pestes et guerres
Peurs aussi des lèpres humaines
Fléaux ravageant de leurs maux
Poussent à la fuite à l’exil
Alentour et sous les vents forts
Moissons font landes et chardons
Alors que pourrit la campagne
Sauver enfin ce pauvre sol !
Et Santig du le tout aimant
Épuise la nuit de sa prière.

L’aire est nue en ces temps de pluie
Qu’importe ! L’heure est incertaine
Jean Discalcéat se relève
Un souffle ou un signe l’appelle
Hors le jardin du prieuré
Sans peur aucune va nu-pieds
Il franchit la crainte et apaise
D’un don de force la souffrance
La grande souffrance des hommes
Au fond de leur gorge éreintée
Des femmes aux seins ravagés
Laissent à la douleur aller
Leur âme et leurs maigres enfants
Sûrement que les ciels désirent

Une vidéo des années 1980

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