Appel « Pour que vivent nos langues »

BRETON, GALLO, LANGUES REGIONALES EN DANGER
APPEL « POUR QUE VIVENT NOS LANGUES »

Avec la réforme du bac, on constate cette rentrée une CHUTE DRAMATIQUE de l’effectif inscrit en langues « régionales » : jusque -70% dans certaines classes de lycée. Il est urgent de réagir !

Langues concernées

Cet effet délétère provient du nouveau baccalauréat  qui ENTRAVE le choix d’une « Langue Vivante régionale » par le double jeu :

1. d’une diminution des possibilités offertes et d’une baisse drastique d’attractivité

Suppression de la Langue Vivante 2 approfondie, de la LV3 spécialité, et surtout les matières facultatives passent de 2 options possibles et bonifiantes (prise en compte des seuls points au-dessus de la moyenne, donc sans risque) à une seule option non bonifiante (sauf pour les langues mortes).

2. d’une dévalorisation de la Langue Vivante Régionale :

La langue régionale est essentiellement enseignée dans le cadre d’une option.

Avant :

Option bonifiante doublant les points au-dessus de la moyenne et comptant pour 5% de la note finale par le jeu des coefficients.
C’était sans risque et motivant.

Maintenant :

Option non bonifiante, comptant pour un négligeable 1% de la note finale.
Il y a prise de risque puisque l’on peut perdre des points et pas de ‘rentabilité’.

Pire : avec la disparition des séries L, ES et S, la nouvelle complexité des emplois du temps fait qu’être disponible dans le créneau horaire de l’option, si elle existe, relève de la divine surprise inattendue !

Mise en concurrence défavorable :

Il reste 2 autres possibilités, marginales par simple pragmatisme à l’égard de l’avenir professionnel, de choisir une langue régionale :

  1. La choisir comme ‘Langue Vivante B’, qui compte pour 5%, à la place de la seconde langue vivante étrangère étudiée depuis le collège et nécessaire pour beaucoup d’études post-bac.
  2. La choisir comme ‘enseignement de spécialité’. Il faut en prendre 2 en Terminale, mais  là encore cela ferme la porte à beaucoup d’études supérieures [Exemple, il faut prendre ‘mathématiques’ et ‘physique-chimie’ pour des études scientifiques]. Cela ne peut concerner que les très rares lycées qui le proposent et ceux qui visent des études post-bac de la langue régionale en vue de leur métier : professeur par exemple, mais quel avenir s’il n’y a plus de lycéens en langue régionale… ?

Mise en concurrence déloyale :

  1. Les Langues Mortes de l’antiquité (Latin, Grec) bénéficient d’ « un avantage comparatif unique que j’assume pleinement [dixit le ministre] » : c’est la seule option encore bonifiante, sans risque et rentable car elle triple les points au-dessus de la moyenne.
  2. Cerise sur le gâteau : S’inscrire en candidature libre pour passer sa langue régionale au bac devient impossible avec la réforme, alors qu’avant le candidat dont le lycée n’enseigne pas la langue régionale, mais qui l’avait apprise (en famille, en cours associatif…) pouvait passer l’épreuve facultative et gagner des points.

Une évidence saute aux yeux : Le nouveau dispositif téléguide le choix vers d’autres matières que les langues régionales.

L’engrenage en train de s’instaurer est implacable :

Entrave au choix ⇒ baisse de l’effectif sous un seuil ⇒ suppression du poste d’enseignant ⇒ plus de langue régionale dans l’établissement ⇒ impossibilité de la présenter au bac ⇒ disparition des langues régionales dans le secondaire.

PLUS GRAVE ENCORE

Le 21 mai dernier, au Sénat, le ministre de l’éducation s’en est pris vigoureusement à la méthode immersive – efficace, utilisée dès la maternelle, notamment par DIWAN dont les élèves sont parfaitement bilingues et ont d’excellentes notes de français au bac – en prétendant des contre vérités « que l’enfant est mis en situation d’ignorer la langue française », et que « les enfants ne parlent que la langue régionale » et en laissant planer le doute sur son avenir :

A quand son interdiction ?

Ce qui se met en place est un véritable linguicide !

37 Associations Culturelles, Linguistiques, Fédérations d’enseignants, de Parents, d’Elèves & Etudiants – de toutes les langues dites régionales – ont décidé de réagir et ont constitué le Collectif « POUR QUE VIVENT NOS LANGUES »

Liste des associations

Hep brezhoneg, Breizh ebet   chante Alan Stivell.
La culture est un tout. La langue en est son âme. Les différents moyens pour l’acquérir ne s’opposent pas mais se complètent. La langue régionale au lycée est une nécessité et un droit.

Tous ensemble, mobilisons nous POUR QUE VIVENT NOS LANGUES !

Plusieurs actions puissantes sont mises en place :

  • Un texte fédérateur est adopté par les 37 associations représentatives.

Texte de l’appel à la MOBILISATION GENERALE POUR QUE VIVENT NOS LANGUES

  • Une pétition de soutien vient d’être lancée :
    Nous avons besoin du maximum de signatures d’ici le 30 novembre

   NOUS COMPTONS SUR VOUS

  • Le samedi 30 novembre, vous êtes invités à rejoindre le rassemblement à 11h près du Ministère de l’éducation nationale à Paris (*)

D’autres actions suivront, elles seront sur le site du collectif qui va regrouper tous nos soutiens et amplifier la mobilisation après le 30 novembre

AIDEZ-NOUS !

Signez  la pétition et donnez nous le pouvoir de :

  • obtenir l’égalité de traitement avec les langues mortes (**),
  • ajouter le choix d’un 3ème « enseignement de spécialité » bonus en terminale pour les langues régionales afin qu’elles n’entrent plus en conflit avec les autres enseignements,
  • défendre l’apprentissage précoce par immersion,
  • agir pour que le but de l’enseignement de nos langues ne soit pas uniquement de préparer, pour une poignée d’étudiants, un cursus post-bac en langues régionales afin d’assurer leur étude comme des biens culturels historiques momifiés,
  • obtenir les moyens de former jusqu’au bac des jeunes qui seront aptes à étudier, travailler, vivre dans un contexte bilingue, quels que soient les études ou les métiers auxquels ils se destinent.          

JE LIS LA PETITION

Nous avons besoin d’enseignants bilingues, mais aussi de cadres bilingues pour la culture, les médias, les chargés de mission des collectivités, mais aussi des professionnels bilingues dans tous les secteurs, médecins, ingénieurs, boulangers…

Et dire que les Langues Régionales sont inscrites dans la Constitution !!

Savez-vous que la politique actuelle de l’Etat empêcherait la France d’adhérer à l’Union européenne ??

JE SIGNE LA PETITION

Auteur de cette présentation : Mission Bretonne – Ti ar Vretoned

Pour toute info vous pouvez contacter Jean-Marc Briand (administrateur de la Mission Bretonne) à l’adresse : mbtav@mail.fr

(*) Métro Invalides (lignes 8 et 13, RER C) et Solférino (ligne 12)  – Rendez-vous devant la Basilique Sainte-Clothilde (rue Saint-Dominique / rue Las Cases). Des précisions pratiques seront  publiées ici-même et vous seront adressées par courriel si vous avez communiqué votre adresse mail en écrivant à mbtav@mail.fr .

(**) Dans un véritable bilinguisme, il y aurait égalité de traitement entre la langue régionale (option à 1% de la note finale) et le français (10% de la note).

  • Les associations qui veulent rejoindre les premiers signataires du Collectif,
  • les personnalités, élus, conseils exécutifs et organismes signataires qui veulent soutenir son action,
  • les personnes qui veulent plus d’informations,

peuvent envoyer un courriel à : pour.que.vivent.nos.langues@gmail.com

5 Comments

  1. Bonjour à toutes et tous,

    Je suis né en 1957, dans un milieu francophone, dans l’Orléanais, loin des régions allophones de France…..
    Pourtant, dès l’âge de 14 ans,j’ai pris conscience à travers mes lectures de la fragilité et de la complexité des langues de France. Depuis, je me suis initié au breton, à l’alsacien, au catalan et à l’occitan. Je me suis par la suite passionné pour toutes les langues minoritaires du monde avec une évidence : les langues qui meurent sont comme les espèces végétales ou animales menacées, autant de tristesse, d’appauvrissement, de rétrécissement…..
    Alors, oui, je vais signer cette pétition !! War sav ! Anem ! Anirem ! Hopla geis ! Goazen hara !

    Et je serai à la manif du 30 novembre !

    • Trugarez vras deoc’h
      Si tout le monde avait l’esprit aussi sensible et perspicace que vous il y a bien longtemps qu’on ne manifesterait plus pour les langues…et probablement pour la biodiversité non plus
      Ken ma vo eürus ho dazont deoc’h !
      ur bigouter

  2. Les langues, quelles qu’elles soient, minoritaires ou pas, représentent bien la culture et l’identité des peuples. Le gouvernement et les médias vantent sans cesse les mérites de la langue anglaise, aussi, s’il est impératif de défendre notre belle langue française, plus raffinée que celle d’outre-manche, il ne faut pas oublier que nos langues minoritaires (breton, basque, corse, alsacien et bien d’autres..) représentent en elles-mêmes un patrimoine culturel linguistique français qui doit être absolument conservé et valorisé. J’ai le souvenir, si ma mémoire est bonne, que pendant les 2 guerres (1914 et 1939) ces langues minoritaires françaises, ou d’autres pays, comme ce fût le cas avec une des langues indienne d’amérique, ont été utilisées pendant la 2ème guerre dans certaines circonstances, pour empêcher l’ennemi de comprendre des messages transmis par les les états majors (français ou américains). Les gouvernements avaient donc su tirer profit de ces langues, qualifiées maintenant, avec une certaine ironie, de minoritaires, mais qui dans le contexte, s’avéraient bien utiles. Alors pourquoi seraient-elles moins importantes maintenant et pourquoi s’acharne-t-on ainsi pour les faire disparaître, au prétexte qu’elles seraient un « grave danger » pour la langue française dans la vie courante. Que nenni ! ce n’est pas le cas, bien au contraire. Aussi, soyons tous mobilisés pour les défendre, démocratiquement comme il se doit.

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