Expo peintures et dessins Sandrine

Sandrine suit des cours de breton et de danse à la Mission et y a déjà exposé.

Sandrine vous propose trois séries de ses peintures et dessins :

  • D’innombrables heures, une série autobiographique des heures de ses journées d’enfance, passées avec ses crayons de couleur, ces heures qui l’ont forgées et lui ont donné la nécessité de peindre, dessiner, voir la poésie du monde
  • La mer n’existe pas, une série de monotypes déjà présentée à la Mission. Une déambulation au bord de l’eau, une mer qui n’existe pas en soi, qui n’est que le reflet de ce que nous y projetons.
  • Promenade au bord du monde, une méditation sur le cheminement de l’humanité, mouvements du corps, métamorphoses de l’homme en humain et animal

Série D’innombrables Heures (2008)
Huiles sur papier format Raisin

Cette série est autobiographique. Elle parle des heures qui rythmaient mes journées lorsque j’étais enfant, chez ma nourrice, et que celle-ci me maltraitait.
C’est un regard tendre posé sur mon enfance.
C’est une série douloureuse mais salvatrice, car elle parle de souffrance, de solitude et de silence, lorsque, perchée sur ma chaise, face à la fenêtre ou dans la cuisine sombre, je comptais les heures qui chaque jour étaient les mêmes, et de cette heure extraordinaire où il m’était permis de dessiner avec des crayons de couleur.
Je dessinais frénétiquement, comprenant l’urgence de me sentir en vie, au moins pendant cette heure-là, car elle semblait réparer toutes les autres.
Cette naissance s’est faite dans la douleur et aujourd’hui encore, les cicatrices sont visibles, mais ces heures ont fait de moi ce que je suis et ont développé une nécessité de peindre, de dessiner et m’ont offert de voir la poésie du monde.


Série La Mer n’Existe Pas (2018-19), exposition à la Mission Bretonne septembre-novembre 2019
Monotypes, petits formats

Cette série de monotypes est une déambulation poétique au bord de l’eau.
Sur le chemin entre Vannes et Séné où souvent je vais marcher, je me connecte à mes ancêtres et aux éléments. Pour chaque image, un poème, car au départ tout est parti des poèmes courts que le paysage m’inspirait.
Je me suis dit alors que la mer n’était que le reflet de ce que nous y projetions, et que chacun avait sa mer. Donc, elle n’existe pas en soi, elle n’existe que de parce que nous la rêvons.

Série Promenade au Bord du Monde (2014)
Huiles sur Papier format Raisin

« Promenade au bord du monde » est une méditation sur le cheminement de l’humanité vers sa verticalisation, ou le choix qu’elle fait entre animalité et lumière.
C’est aussi un regard tendre sur les pas que nous faisons dans nos vies, ces pas de danse, parfois harmonieux, gracieux, parfois maladroits ou grotesques.Le mouvement du corps, dans ses expressions est au coeur de ce travail. Il est inspiré par le dessin de modèles en mouvements, et tente de rendre compte au plus près du travail propre à chaque modèle, à leur expression propre, classique et théâtrale ou plus abstraite.
Ces mouvements fixés sur le papier m’ont interrogé sur les histoires que le corps raconte et de là, sur ce qui nous fait bouger, aller de l’avant, cheminer.
Cheminer. C’est pour moi le sens même du dessin ou de la peinture, juste un long chemin, sans commencement ni fin, sans but et sur lequel nous dé-marchons.
Mais le chemin de vie, lui, a-t-il un but ?
En prenant du recul je me suis posée la question des choix de l’humanité. Cette série serait un peu la suite des « Métamorphoses » où l’Homme se divise en deux, humain et animal.
Ici, l’Homme chemine mais fait parfois des choix qui desservent ses intérêts de lumière en flattant son moi animal.
L’échelle de Jacob est comme l’axe vertical de ce travail autour de laquelle l’Homme est en questionnement. Est-ce un rêve de lumière ou seulement un mirage ? Ce rêve n’est-il pas un cauchemar s’il me demande d’abandonner ma matérialité ? Rater l’échelle, ne pas l’atteindre, feindre de la voir, feindre de la comprendre dans sa vérité pour s’asseoir dans son égo, n’est-ce pas le seul choix envisageable, raisonnable ?
Certaines visions de cette échelle ne les représentent-elles pas à l’horizontale ?
Certains verront et accepteront cette partie lumineuse d’eux-mêmes, ils iront jusqu’à planter des graines de lumière et les faire germer.
Une question cependant subsiste : l’Homme qui devient son Nom, qui devient unité s’éloigne-t-il de l’humanité restée horizontale ?
Cette humanité en devenir d’elle-même n’est-elle pas au bord du monde ? Et de ce fait, au bord d’une certaine forme de folie ? Ou incarne-t-elle l’Humanité dans son tout ?
La folie des personnages est illustrée par la danse maurisque, ou danse des fous, pratiquée à la fin du Moyen-âge, où les danseurs devaient faire les acrobaties et les grimaces les plus audacieuses et les plus terribles.
Ces danses de fous sont aussi l’invitation suprême, celle qui repousse la Mort. Inviter sa mort à danser est le dernier sursaut de vie d’un chamane qui vivra cet instant, ce pas sage, en toute conscience. Inviter sa mort à danser est un acte d’amour, de foi et de vie d’une extrême beauté où le chamane fait le don de son dernier souffle au monde des vivants pour continuer son voyage sur un autre plan.

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2 Comments

  1. Et bien, ton enfance a dû être de bien des souffrances chez ta nourrice !
    On ressent de la douleur, des stigmates à travers certaines de tes oeuvres.
    Tu as dû faire preuve de beaucoup de courage et heureusement tu as aimé dessiner et cela t a peut-être donné l inspiration…
    Bravo à l artiste que tu es, pour tout ce parcours, pour tes oeuvres et tes messages qui peuvent nous « bousculer », empreints d une grande sensibilité, de toute évidence.

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